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ANAPAC Lance un Programme d’Identification et de Renforcement des APAC en République Démocratique du Congo

First published on 11/10/2019, and last updated on 12/18/2019

Par Joseph Itongwa, Coordinateur Régional du Consortium APAC pour les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale.

Constituée de 155 millions d’hectares des forêts, la République Démocratique du Congo (RDC) abrite le deuxième massif forestier au monde après l’Amazonie. Ses forêts représentent à elles seules 62% des forêts du bassin du Congo, donnant à cet espace de l’Afrique centrale un grand potentiel en termes d’aires et de territoires conservés par les peuples autochtones et les communautés locales, au sein de différents écosystèmes forestiers et marins.

Depuis octobre 2019, grâce à l’appui de la GIZ dans le cadre du projet « biodiversité et gestion durable des forêts » (BGF), l’ANAPAC, principal acteur du Consortium APAC en RDC, a pu identifier 4 APAC, situées dans la chefferie de Bangengele, en territoire de Kailo, dans la province du Maniema, près du Parc National de Lomami. Ces APAC viennent s’ajouter à l’APAC emblématique de la communauté de Kinungu, habitat de bonobos, identifiée grâce à l’appui de Tikva.

La nécessité cruciale de documenter ces APAC a été soulevée par les communautés riveraines du Parc de Lomami, car elles craignent que leurs territoires, qui abritent leurs valeurs culturelles et leurs moyens de subsistance, ne soient transformés en réserves naturelles, à l’instar du Parc National de Lomami. En effet, la création de celui-ci les a dépossédés de leurs terres et de leurs territoires traditionnels, auxquels ils n’ont plus accès actuellement.

Avant de réaliser les visites d’identification de ces communautés, l’équipe d’ANAPAC RDC a réalisé plusieurs activités et notamment 13 ateliers et réunions avec les différentes parties prenantes, à la fois à Kindu et sur place :

  • Un atelier provincial à Kindu avec 20 participants dont 3 femmes.
  • Une formation destinée à 5 animateurs locaux de terrain dont 2 du secteur de Balanga et 3 de la chefferie de Bangengele.
  • Trois réunions d’échanges tenues avec les acteurs intervenants à l’intérieur et aux abords du Parc national de Lomami, dans la chefferie de Bangengele, sur la foresterie communautaire, les APAC et la cartographie.
  • Quatre ateliers locaux de sensibilisation et de renforcement des capacités avec les responsables, leaders communautaires, acteurs de la société civile, chefs traditionnels et autres délégués des communautés locales de la chefferie de Bangengele, réunissant  41 participants dont 3 femmes et 13 jeunes.
  • Quatre réunions de sensibilisation et de renforcement des capacités tenues avec les membres des communautés des Groupements de Kori (communauté Lokoko), Tshadi (communauté Uka Ibwe), et Tchambi (communautés de Makoka et Oluo) avec un total de 122 participants.

Les communautés locales qui conservent les APAC identifiées montrent des liens très forts avec leurs territoires, tant sur le plan culturel que naturel. Il s’agit des forêts de Djombe, NDjungushoka, Imane et Sange, qui abritent des lieux culturels importants, parmi lesquels les étangs mystiques de savane, les trous mystiques de savane ( des fosses utilisées au cours de rites culturels), et les étangs mystiques des crocodiles.

Il est également important de signaler qu’au total, 15 APAC ont déjà été identifiées par l’ANAPAC, parmi lesquelles 13 ont été documentées et 4 ont un caractère emblématique. L’ANAPAC élargit progressivement son réseau d’APAC en RDC et veille à mener une analyse systématique, rigoureuse et fondée sur les valeurs réelles des APAC et les liens entre les communautés locales et leurs territoires.

Enfin, il faut également noter que ces travaux d’identification ont permis, de façon tout à fait progressiste, de renforcer la collaboration entre l’ANAPAC et les institutions de la province du Maniema, notamment l’ICCN qui est l’institut en charge des aires protégées en RDC. Ce dernier a en effet reconnu la grande qualité du travail mené par l’ANAPAC, dans sa démonstration de la pertinence et l’efficacité de la conservation menée par les peuples autochtones et les communautés locales autour du Parc National de Lomami.

Pour en savoir plus : 

Photos: © ANAPAC.