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Le patrimoine naturel et culturel du Haut-Atlas mis à l’honneur par l’édition 2022 du festival bio-culturel au Maroc

En juillet 2022, le Festival bio-culturel du Maroc organisé par l’Association Marocaine de la Biodiversité et des Moyens de subsistance (MBLA, Membre du Consortium APAC) a porté sur la pérennisation des territoires de vie, la conservation des semences paysannes et des savoirs culinaires, ainsi que les contributions des nomades transhumants et des Agdals à la conservation de la biodiversité

First published on 03/20/2023, and last updated on 09/21/2023

Rédigé par l’Association Marocaine de la Biodiversité et des Moyens de subsistance (MBLA), Membre du Consortium APAC


La deuxième édition du Festival bio-culturel du Maroc a été organisée du 25 au 28 juillet 2022, à Azilal et dans la commune rurale d’Ait M’Hamed, dans le cadre de la célébration de la décennie des Nations Unies sur la restauration des écosystèmes et de la réflexion autour du nouveau Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020.


Pour accéder au rapport complet et illustré du festival, vous pouvez cliquer ici


Se réunir et penser ensemble pour la pérennisation des territoires de vie

La première journée a démarré avec une séance d’ouverture en modalité hybride, sur le thème de la pérennisation des territoires de vie. Cette séance a permis de donner la parole à de nombreux acteurs institutionnels provinciaux et régionaux, acteurs de la société civile et experts dans le domaine de la conservation de la biodiversité et du soutien aux communautés locales.

Plus de 200 personnes ont participé à cette rencontre, parmi lesquels plusieurs Membres du Consortium APAC et des chercheurs nationaux et internationaux, à l’instar de Mme Najwa Es-Siari, Coordinatrice du Consortium APAC Maroc et M. Lahcen Kabiri, Président de l’Association Oasis de Ferkla pour l’environnement et le Patrimoine et Coordinateur des zones oasiennes du Consortium APAC Maroc, Mme Holly Jonas, Coordinatrice internationale du Consortium APAC, M. Aquilas Koko Ngomo, à l’époque Point focal régional du Consortium APAC pour l’Afrique, M. Pablo Dominguez, chercheur au CNRS en France et Membre d’Honneur du Consortium APAC. Les présentations et discussions se sont organisées en deux panels, intitulés « Pérenniser les territoires de vie et soutenir les efforts de conservation de la nature au niveau mondial » et « Voyage à travers les territoires de vie en Méditerranée ».

Conserver les semences paysannes et les savoirs culinaires

La deuxième journée du festival a laissé place à la Foire aux semences paysannes et de nombreuses activités ont été proposées : des ateliers thématiques, des projections, des discussions et débats, des expositions, des échanges de semences et un concours culinaire.

La rencontre s’est déroulée dans la commune rurale d’Ait M’Hamed, dans un espace convivial abrité par une tente nomade, et avec une approche très participative. Ainsi, les différentes présentations, témoignages et récits des chercheurs communautaires de MBLA sur leur expérience dans la conservation des semences et de la biodiversité ont permis de stimuler les échanges entre les participants.

Le concours culinaire, dénommé « L’art culinaire des territoires de vie Amazigh », a mis en évidence le rôle vital que jouent les femmes rurales du Haut-Atlas dans la préservation des connaissances culinaires traditionnelles et de l’agro biodiversité. Dix-huit candidates, originaires des diverses communes riveraines, ont participé à cette compétition et ont préparé différents mets représentatifs des savoirs gastronomiques locaux.

La journée s’est clôturée par la visite des stands de diverses coopératives locales, qui exposaient au public leurs produits traditionnels : produits du terroir, cosmétiques, textiles, etc.

Valoriser le savoir-faire transhumant et la contribution des Agdals

La projection du documentaire Ait Atta, nomads of the High Atlas a initié la programmation de la troisième journée du festival. Suite à cette projection très appréciée par l’assistance, une conversation publique a eu lieu avec le protagoniste principal du documentaire, Ben Youssef Ichou, ainsi que sa famille. Ils ont pu apporter au public des précisions sur le mode de vie nomade et les difficultés fréquemment rencontrées lors de leur long voyage de transhumance. Cet atelier avait pour objectif de valoriser le savoir-faire des transhumants et l’importance de leur contribution ainsi que celle des Agdals dans la préservation de la biodiversité.

Des visites guidées de l’exposition photo intitulée « Territoires de vie sur le fil du rasoir. Les communs pastoraux des montagnes méditerranéennes au XXIème siècle » ont également été organisées dans le musée du Géoparc de M’Goun tout au long du festival. Pour en savoir plus sur cette exposition et accéder à une partie de son contenu, vous pouvez consulter ce lien.

Célébrer les territoires de vie

La quatrième et dernière journée du festival a été dédiée à la célébration des territoires de vie, à travers les aspects culturels traditionnels des montagnes du Haut Atlas et du Maroc, comme l’art, les chants ou les danses, qui sont également le reflet d’une grande diversité, d’un lien fort avec l’environnement et le résultat d’un héritage ancestral important. Des groupes de Tbourida (tradition équestre du Maghreb), de danse, de musique, et des poètes ont participé aux festivités de cette dernière journée.

Pour accéder au rapport complet et illustré du festival, vous pouvez cliquer ici

Au-delà de cette édition

Le Festival bio-culturel organisé par MBLA vise à devenir un événement annuel célébré à chaque printemps, pour offrir un espace ou le patrimoine naturel et culturel marocain est valorisé et initier les premiers pas vers des actions concrètes pour protéger ce patrimoine et toutes les pratiques culturelles de conservation du Haut Atlas.

Partenariats et soutiens

Lancé par MBLA, une organisation basée à Marrakech et opérant dans le domaine de la protection de la biodiversité, des moyens de subsistance et des pratiques culturelles de conservation, cet événement de quatre jours fut le fruit d’une collaboration avec la province d’Azilal, la commune rurale d’Ait M’Hamed, le Géoparc M’Goun, Global Diversity Foundation et l’AOFEP. L’évènement a reçu le soutien du Consortium APAC ainsi que d’autres partenaires comme le PMF/FEM, MAVA et SIGRID RAUSING TRUST.