First published on 09/19/2020, and last updated on 09/22/2023
Dans une déclaration du 9 août, le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW) a déclaré sa forêt et son territoire intégral comme un hôpital naturel, exigeant que l’État péruvien le reconnaisse, le protège et le respecte.
Par Kathia Carrillo, Chargée de communication du Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW)
Les 8 et 9 août, dans le cadre de la Journée internationale des Peuples Autochtones, le conseil des dirigeants du Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampís s’est réuni dans la communauté de Soledad, dans le district de Rio Santiago (Condorcanqui, Amazonas) pour convenir des mesures à mettre en place contre la crise sanitaire causée par le SARS-COV-2.
Au cours de la réunion, les dirigeants, dirigeantes et sages ont analysé la propagation du COVID-19 dans les communautés Wampis. Bien qu’elle se soit accélérée, le COVID-19 n’a pas fait autant de victimes que chez les peuples voisins. Les dirigeants attribuent cela à l’utilisation de plantes médicinales, qui a maintenu la force des Wampis. Par conséquent, ils ont déclaré que leur territoire intégral était l’hôpital naturel des Wampis.
“Nous, les citoyens de la Nation Wampis, avons pris l’initiative de nous protéger et nous préserver nous-mêmes face à l’expansion du Covid-19, en adoptant diverses stratégies, fondées sur la sagesse ancestrale et complétées par la contribution des connaissances scientifiques, “, lit-on dans la déclaration.
“Pour ces différentes raisons, les autorités du GTANW ont unanimement convenu et déclaré après un large débat que la nature, les territoires, les forêts et la biodiversité dans leur ensemble sont l’hôpital naturel des Wampis, tel qu’il existe déjà, et est le berceau naturel, historique et ancestral du territoire intégral de la nation Wampis”.
Dans cette déclaration, les autorités du GTANW exigent que le gouvernement péruvien protège, reconnaisse, respecte et valorise le territoire intégral de la Nation Wampis puisque celui-ci est «l’hôpital naturel des Wampis, qu’il apporte d’importants services environnementaux à l’humanité et que […] nous le gérons correctement depuis des temps immémoriaux comme un héritage naturel et divin ».
Par conséquent, ils ont souligné qu’ils n’autoriseront pas l’entrée de chercheurs et de sociétés pharmaceutiques qui cherchent à s’approprier de leur sagesse et à breveter des bienfaits naturels.
Ils ont également indiqué qu’ils continueraient à utiliser la médecine ancestrale contre le COVID-19 et que, compte tenu de l’inefficacité des soins médicaux mis en place par le gouvernement central, ils ont décidé de créer le commando Covid-19 Wampis.
Par conséquent, ils ont organisé un atelier avec des promoteurs de la santé des bassins des fleuves Santiago et Morona sur l’utilisation de la médecine naturelle dans le traitement de diverses maladies. Celui-ci a été mené par des sages, des guérisseurs et des sages-femmes. L’atelier a été suivi par Domingo Peas, de la nationalité Achuar de l’Équateur, et Sandra Tukup, représentante de la nationalité Shuar et Directrice des territoires de la Confédération des Nationalités Autochtones de l’Amazonie équatorienne (CONFENIAE).
Selon la déclaration, le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis mettra également en œuvre «un centre de production de médecine naturelle afin de garantir la santé de tous les Wampis, conformément au statut autonome et aux accords d’auto-évaluation, et en tant qu’acte de revendication et de revalorisation de l’importance des plantes de pouvoir ».
En ce sens, les autorités ont ratifié «l’existence des esprits de la nature et leur relation avec l’humanité, qui, dans son ensemble, constitue le système de connaissance de la Nation Wampis».
Image de couverture: Mukura eshman avec Yakum Ujuk. Photo © Evaristo Pujupat / GTANW
Traduit de l’espagnol par Diego Michiels