Selon un rapport de l'Oakland Institute, les communautés autochtones et afro-descendantes des régions autonomes de la côte caraïbe font les frais de l'expansion des mines d'or, qui se traduit par une violence permanente ainsi que la colonisation de leurs terres
First published on 01/22/2025
Ces dernières années, le gouvernement nicaraguayen a stimulé l’essor de l’exploitation aurifère en assouplissant les réglementations, en offrant de généreux avantages fiscaux et en ouvrant 7,1 millions d’hectares à des concessions minières, c’est-à-dire près de 60 % du territoire national.
L’attrait des ressources en or et en argent dans la lointaine côte caraïbe, riche en forêts tropicales, a entraîné un afflux de colonos (colons) venus exploiter le minerai et le revendre aux entreprises.
Cette ruée vers l’or a exacerbé les défis auxquels sont confrontées les communautés autochtones et afro-descendantes en termes d’autonomie, et en ce qui concerne leurs droits sur leurs terres communales. Elles font face à deux menaces majeures : d’une part, le risque d’être violemment déplacées par les colonos du fait des activités minières, et d’autre part, le danger représenté par les multinationales minières, susceptibles de les expulser et de contaminer leur environnement.
Dans son rapport de 2024, intitulé « La ruée vers l’or au Nicaragua », l’Oakland Institute a dénoncé le fait que, malgré les sanctions états-uniennes contre le secteur minier aurifère nicaraguayen, l’industrie a prospéré grâce aux intérêts commerciaux étrangers. Les États-Unis sont le principal marché de destination, avec 79 % des exportations d’or du Nicaragua.
Le rapport est disponible ici (fichier PDF, en anglais).
L’Oakland Institute a dédié ce rapport à la lutte des communautés autochtones et afro-descendantes pour le Saneamiento et les droits fonciers au Nicaragua. Le rapport a été rédigé par Anuradha Mittal (Membre d’Honneur du Consortium APAC) et Josh Mayer, avec le soutien d’Eve Devillers pour la recherche.
Points-clés des rapports
- En dépit des sanctions états-uniennes, l’industrie aurifère du Nicaragua prospère et représente désormais la principale exportation du pays. Les États-Unis en sont le premier destinataire, important 79 % de la production d’or.
- Les communautés autochtones et afro-descendantes des régions autonomes de la côte caraïbe paient le prix de cette expansion, se trouvant confrontées à une violence persistante et à la colonisation de leurs terres.
- Les sanctions imposées par l’administration Biden en juin 2022 (étendues par un décret exécutif en octobre 2022) n’ont pas été appliquées, ce qui a permis aux compagnies minières étrangères de développer leurs activités, tout en fournissant des revenus qui s’avèrent essentiels pour le régime Ortega-Murillo.
- Bien qu’elle soit un candidat évident à ces sanctions, l’entreprise Calibre Mining Corp., principal acteur de la ruée vers l’or au Nicaragua, n’a subi aucune conséquence. Depuis l’instauration des premières sanctions sur l’or, l’entreprise a largement étendu ses concessions minières, s’étendant désormais sur 9 % du territoire nicaraguayen.
- D’importants groupes d’investissement et entreprises minières basés aux États-Unis et au Canada sont également impliqués, notamment BlackRock Inc., Van Eck Associates Corp., Invesco Ltd., B2Gold Corp. et Agnico Eagle Mines Ltd.