Les statuts de l'association ont été approuvés lors d'une rencontre nationale qui s'est récemment tenue dans le village historique de Geraci Siculo, situé dans le parc des Madonie, sur l'île de Sicile
First published on 09/24/2025
Par le Consortium APAC
Des représentants d’associations pastorales, d’organisations de conservation, ainsi que des administrateurs locaux et des chercheurs de toute l’Italie se sont réunis pour une conférence de deux jours, à partir du 20 juillet 2025.
La deuxième journée de la conférence a été consacrée à la formation d’un réseau national italien de territoires de vie et à la planification de ses activités. Animée par Eleonora Fanari et Federico Bigaran, la session s’est déroulée dans la salle du conseil municipal de Geraci Siculo.
Les discussions et les débats se sont appuyés sur l’expérience acquise depuis des décennies par les communautés vivant sur des terres collectives et sur de nombreuses années d’organisation autonome et de solidarité entre les APAC-territoires de vie du pays.
En début de journée, le professeur Marco Bassi a souligné l’importance des bases de données mondiales, telles que le registre des APAC, pour la reconnaissance de la conservation menée par les communautés. Au cours du débat est apparu le besoin d’élaborer une stratégie pour valoriser les territoires de vie en tant que réalités efficaces pour la conservation de la nature. Les implications liées aux différentes formes de « gouvernance » territoriale qui y sont associées sont très importantes, notamment au regard des nouvelles mesures de l’Union européenne, notamment la loi sur la restauration de la nature, la nouvelle PAC et les derniers programmes nationaux sur les espaces intérieurs et les parcs naturels. Ces initiatives, selon la manière dont elles seront mises en œuvre au niveau national, représentent à la fois des opportunités et des impacts potentiels sur les domaines collectifs, dont les territoires sont souvent adjacents ou superposés à des aires protégées.
Jasmin Upton, du Centre mondial de surveillance de la conservation du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a présenté une vidéo en italien sur le registre des APAC. Elle a détaillé le processus d’enregistrement volontaire et le système d’évaluation par les pairs, en mentionnant ses différents avantages, notamment une visibilité accrue, une meilleure reconnaissance et le développement de relations internes et externes. Contrairement aux bases de données relatives aux aires protégées, ce sont d’autres communautés, et non les gouvernements, qui procèdent à l’examen et à la validation du registre des APAC.
Sergio Couto, du Laboratoire d’archéologie bioculturelle de l’Université de Grenade, en Espagne, et membre d’honneur du Consortium APAC, a partagé l’expérience de l’organisation espagnole Iniciativa Comunales, dans le cadre de l’enregistrement d’une communauté locale au registre des APAC. L’association a été créée spécifiquement pour promouvoir ce processus et apporter un soutien technique dédié. Parmi les étapes clés, on peut citer le « processus d’évaluation interne autonome », le « processus d’évaluation par les pairs » et « l’évaluation critique anonyme ». Le rôle joué par les animateurs est essentiel pour guider la communauté tout au long du processus. La procédure est conçue pour empêcher l’utilisation abusive des informations et éviter l’instrumentalisation du registre à des fins de greenwashing.
Le réseau national pourrait utiliser la documentation déjà élaborée en Espagne pour mener d’autres activités de sensibilisation aux niveaux national et européen, a indiqué Sergio. Au cours du débat, l’idée de créer un processus d’évaluation par les pairs au niveau national a été évoquée.
En ce qui concerne la stratégie du réseau, la discussion a souligné l’importance d’organiser et de participer à des initiatives à différentes échelles : mondiale, européenne, nationale, régionale et locale. Il est également essentiel de garantir des informations de qualité, des actions concrètes et une présentation claire des concepts, afin d’éviter toute déformation des informations.
Les objectifs identifiés pour le réseau sont les suivants : encourager la participation citoyenne ; promouvoir la reconnaissance des communautés locales ; favoriser la mise en réseau et les relations ; ajouter de la valeur à la production locale ; défendre les communautés locales contre les menaces externes pesant sur leurs ressources ; apporter un soutien aux communautés locales fourni par des particuliers, des associations et des institutions, y compris dans le contexte international ; et influencer les politiques nationales et européennes.
Compte tenu des nombreux processus déjà en place parmi les associations environnementales qui œuvrent pour la protection des territoires, il a été souligné que le registre ne doit sélectionner que les communautés qui sont véritablement des APAC, c’est-à-dire celles qui disposent de systèmes de gouvernance éprouvés et efficaces pour leurs territoires. Il n’est pas possible de renoncer à la vérification stricte des exigences, car cela serait contre-productif pour toutes les communautés enregistrées. Toutefois, l’ancienneté historique des APAC n’est pas un critère pertinent : les initiatives récentes peuvent également être incluses, à condition qu’elles répondent aux critères requis. Il est essentiel de démontrer la durabilité socio-environnementale continue des pratiques d’une communauté, qu’elles soient anciennes ou récentes.
La réunion s’est conclue par l’approbation des statuts de l’Association italienne des territoires de vie – APS. Ses objectifs sont les suivants :
- Reconnaissance, promotion et soutien aux APAC et aux territoires de vie (terrestres et marins).
- Protection et mise en valeur du patrimoine collectif, des paysages et de la biodiversité.
- Soutien aux communautés locales et aux systèmes de gouvernance traditionnels.
- Recherche, formation et activités culturelles sur la gestion collective durable.
- Participation active des citoyens à la gestion du territoire.
- Plaidoyer en faveur de politiques publiques alignées sur ces objectifs.
C’est ainsi que l’Association italienne des territoires de vie a été officiellement créée à Geraci Siculo.
Remarque : compte rendu de la réunion rédigé par Federico Bigaran et Eleonora Fanari