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1ère Assemblée Générale des APAC et de l’ANAPAC – RD CONGO

First published on 07/19/2019, and last updated on 08/05/2019

Par Joseph Itongwa Mukumo, Coordinateur du Consortium APAC sur les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale 

Le 18 juillet 2019, l’Alliance Nationale d’Appui et de Promotion des Aires et Territoires du Patrimoine Autochtone et Communautaire ANAPAC–RDC, République Démocratique du Congo, a tenu sa première Assemblée Générale.

Pour cette occasion, des délégués des 8 APAC déjà identifiées à travers le pays se sont réunis : Kisimbosa (province du Nord Kivu), Luwe (province du Sud Kivu), Apakola Kieke (province d’Ituri), Batwa et Bushobebuyolo (territoire de Mweka, province du Kasai), Ikulia Loleke (territoire de Kiri, province de Maindombe), Buangolole (territoire de Ingende, province de l’Equateur), Mwanga (territoire de Kailo, province du Maniema). Deux points focaux provinciaux de l’ANAPAC-RDC au Maniema et au Kasai, ainsi que l’équipe du bureau exécutif de l’ANAPAC-RDC de Kinshasa ont également pris part à cette Assemblée Générale.

Cette première session avait pour objectif de faire le point sur la situation des différentes APAC, ainsi que sur les activités menées par l’ANAPAC pour accompagner leur renforcement autonome. La sécurisation et le processus de renforcement autonome de ces APAC furent les principales recommandations émises par les délégués des provinces.

Cette première Assemblée Générale s’est tenue parallèlement à l’atelier national, prévu pour la restitution de l’étude sur le processus d’identification, de documentation et de renforcement des APAC en RDC. Du 17 au 19 juillet, l’atelier a réuni à Kinshasa 14 délégués venus des villages de l’arrière-pays, essentiellement des chefs traditionnels autochtones, ainsi que les autorités politiques et administratives locales, des partenaires et des représentants de la société civile. Des délégués autochtones et des points focaux de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) sont également venus depuis le Cameroun, la République du Congo et la République centrafricaine, afin de bénéficier de l’expérience de la RDC sur le renforcement des APAC.

Parmi les conclusions de l’Assemblée Générale, il ressort que les APAC doivent se baser sur trois piliers : le pilier humain, le pilier écologique et le pilier culturel. Le renforcement du pilier humain semble prioritaire afin d’éviter toute surenchère financière et sociale dans la gestion des APAC et assurer leur durabilité.

Les participants ont également formulé les recommandations suivantes en termes de stratégie nationale et sous-régionale :

  • Développer une stratégie nationale pour les APAC de RDC.
  • Renforcer les capacités des acteurs.
  • Développer, avec le concours du Consortium APAC international, des outils de gestion supplémentaires pour les APAC.
  • Faire une revue documentaire approfondie sur les APAC déjà identifiées.
  • Mener une étude comparative entre les APAC et les Concession des Forêts Communautaires, (CFCL) en vue de dégager les convergences et divergences, pouvant appuyer et permettre d’argumenter en faveur d’un régime spécial pour les APAC.
  • Produire le plan de développement local à annexer à l’APAC.
  • Développer une législation spécifique aux APAC qui prenne en compte leurs particularités : objet, mode de gouvernance (règles de gestion, sanctions et pratiques -comme la chasse à l’éléphant- qui peuvent être en conflit avec les dispositions de droit positif moderne).
  • Vulgariser largement la stratégie de conservation communautaire de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) au niveau des communautés pour empêcher toute confusion sur leur droit d’usage dans les zones protégées, surtout dans le cas des sites sacrés.
  • Organiser un atelier sous-régional de formation des chefs coutumiers et des communautés sur le concept d’APAC.
  • Organiser une réflexion au niveau sous-régional entre pays, pour développer des référentiels permettant d’évaluer l’impact des initiatives développées dans la sous-région en matière de gestion des ressources naturelles et CLIP.
  • Organiser un atelier national sur les Autres Mesures Efficaces de Conservation (AMEC, ou OECMs en anglais).
  • Sécuriser des financements durables pour développer les APAC.
  • Harmoniser les approches d’intervention des partenaires vers les APAC, pour créer des modèles financiers alternatifs permettant la durabilité des APAC, même une fois que ces interventions sont clôturées.
  • Réaliser un contrôle de conformité, car l’étude révèle que certains sites dits “APAC” ne le sont pas encore (ce sont des APAC potentielles).
  • Pour des APAC qui nécessitent la restauration des paysages forestiers, identifier quelles essences planter et ne pas utiliser d’acacia.

Photos: © ANAPAC