D'autres APAC-territoires de vie d'Argentine et du Maroc ont été déclarés l'année dernière et sont en cours d’ajout au registre
First published on 01/14/2025
Par Consortium APAC
En 2024, trois nouveaux APAC-territoires de vie ont été ajoutés au Registre des APAC, un en Colombie et deux en Finlande. Le registre compte désormais 313 APAC.
1. Resguardo autochtone de Villa Catalina de Puerto Rosario, Colombie
Dans le sud-est de la Colombie, la communauté du Peuple Autochtone Inga du village de Puerto Rosario a récemment acquis 68.357 hectares de propriétés collectives sur son territoire ancestral, dans la municipalité de Puerto Guzmán (département de Putumayo).
Le processus de reconnaissance juridique a commencé le 29 juin 2000, lorsque l’Institut colombien de la réforme agraire a annoncé que le territoire était une réserve (resguardo) de la communauté.
Ce territoire se trouve dans une aire de grande biodiversité, cruciale pour la fonctionnalité des écosystèmes des Andes et de l’Amazonie. La revitalisation de la gouvernance et de la gestion du territoire représente une étape importante pour la communauté Inga.

Le resguardo permet aux communautés autochtones de chasser et d’accéder au poisson, au sel et aux sites sacrés. En outre, il donne accès à une vaste gamme de plantes médicinales, telles que le Yagé (une liane sud-américaine utilisée pour l’Ayahuasca), le chagro montuno (une plante essentielle dans la préparation du Yagé, d’où son importance dans les pratiques spirituelles et médicinales des Inga), ainsi qu’à des lieux de biodiversité culturellement importants, appelés « pepiaderos ».
Cette étude de cas est disponible ici (en anglais).
2. Onkamot, Finlande
Dans le sud de la Finlande, les communautés villageoises des lacs Onkamot ont mené avec succès des programmes de restauration et de réensauvagement de leurs territoires aquatiques.
L’APAC abrite deux lacs interconnectés, Pieni-Onkamo et Suur-Onkamo, qui débordent sur les municipalités de Rääkkylä, de Tohmajärvi et de la ville de Joensuu, en Carélie du Nord. Ces lacs forment un système d’eau boréale à la diversité biologique importante, caractérisé par leur profondeur relativement faible, avec une moyenne d’environ 3,6 mètres et une profondeur maximale de 10 mètres.

Une histoire de plus d’un siècle de pratiques d’extraction non durables et d’utilisation intensive des ressources a plongé les lacs d’Onkamo dans la détresse, provoquant des perturbations telles que la détérioration de la qualité de l’eau, la prolifération d’algues et l’eutrophisation. Cependant, depuis 2000, des efforts concertés, d’abord menés par une association regroupant tous les utilisateurs et propriétaires, puis par la coopérative Snowchange, ont permis un processus de rétablissement grâce au réensauvagement et à la restauration, permettant ainsi de faire face à un grand nombre de menaces.
Au cours des quinze dernières années, les communautés locales ont restauré l’ensemble du bassin versant. De nombreuses zones humides ont été créées dans la région d’Onkamo, des marais ont été revitalisés et la gestion de la pêche se fait depuis plus de quinze ans.
Jusqu’à récemment, Tuovi Vaaranta de Pro Onkamojärvet Ry coordonnait la plupart des activités.
En 2023, une assemblée générale des communautés locales a voté à l’unanimité en faveur de la demande du statut d’APAC pour l’ensemble du système lacustre. La coopérative Snowchange, membre du Consortium APAC et réseau associé aux communautés locales et aux Peuples et cultures autochtones, a été désignée pour coordonner les initiatives de restauration.
Cette étude de cas est disponible ici (en anglais).
3. Áldujohka Sámi, Finlande

Située dans le nord de la Finlande, l’aire du patrimoine autochtone sami d’Áldujohka (APAC Áldujohka Sámi) s’étend sur 70 hectares dans la forêt boréale septentrionale, le long de la rivière Ivalo, dans le Sápmi, en Finlande. Il s’agit d’une zone traditionnelle de pêche et d’élevage de rennes de la communauté sami de Huuhkaja, dirigée par la famille Magga. Elle est profondément ancrée dans la culture autochtone sami et dans la conservation.
Les familles de la région mènent collectivement la conservation du territoire, de sorte que les connaissances traditionnelles, l’utilisation des terres, l’histoire et les connaissances de la nature des Samis soient également intégrées dans le plan.
Cette étude de cas est disponible ici (en anglais).